Résistance aux antimicrobiens: Douze pays africains formés aux méthodes d’enquêtes et d’analyse, une dizaine d’organes de presse burkinabé sensibilisés

Résistance aux antimicrobiens: Douze pays africains formés aux méthodes d’enquêtes et d’analyse, une dizaine d’organes de presse burkinabé sensibilisés

Du 16 au 22 mai 2016, le Burkina Faso a observé la 6èmeédition de la Semaine africaine de la vaccination. En plus des activités de plaidoyer auprès des leaders communautaires et de sensibilisation par les mass-médias, les autorités nationales ont fait le choix de relever les indicateurs de la vaccination en ciblant les districts de Manga et de Saponé, dans la région du Centre-sud. Reportage dans une petite formation sanitaire du district de Manga, au cours de ladite Semaine.

Bindé, petite bourgade située à 22 km de Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud du Burkina Faso. Du haut de ses 192 cm, M. Bazié, le responsable PEV du CSPS, le Centre de santé et de promotion sociale, s’attend à une mobilisation forte de la population. « Aujourd’hui, c’est jour de marché. Et en plus, Tasséré, le relais communautaire qui travaille avec nous est sorti faire sa sensibilisation dans le cadre de la semaine africaine de la vaccination », affirme l’infirmier, très confiant. Dans l’attente, il ausculte quelques patients, tous des hommes comme par hasard. Mais il n’y a rien de grave dans les causes de consultation. La routine des jours ordinaires !

De l’autre côté du centre de santé, en revanche, il y a du mouvement. Au bas d’un bâtiment, pas très neuf, un tas de vélos sont entreposés, dont certains à même le sol. « Là-bas, c’est la maternité », pointe du doigt le maître des lieux. « Et ces vélos que vous voyez appartiennent aux femmes qui viennent pour la séance de vaccination », indique M. Bazié. «Comme je vous l’avais déjà dit, aujourd’hui, c’est jour de marché. Après la séance de vaccination, ces dames-là vont filer droit au marché, juste pas loin d’ici », précise l’agent de santé.

Après Dapelgo, Bangamsin et Simbri, M. Bazié poursuit, avec Bindé, sa 4ème séance de vaccination. « L’accent est mis sur les perdus de vue. Aussi bien les enfants que les femmes en âge de procréer. Par exemple, celle-là que vous voyez, juste derrière vous, on l’avait perdue de vue pour sa deuxième dose de VAT, le vaccin antitétanique ». La jeune femme, à peine sortie de l’adolescence, nous regarde sans comprendre : elle ne parle pas français. A ses bras, un jeune garçon s’accroche nerveusement au sein maternel.  

« Allez c’est bon, on commence ! », lance M. Bazié. C’est le branle-bas. Dans l’espace aménagé au sein de la maternité, la vingtaine de femmes assises se tient calme. En moyenne, elles ont entre 20 et 25 ans. Chacune tient un enfant, sauf une seule qui tient les jumeaux prénommés Romain et Romaine.

Entre-temps, Mme Ilboudo, l’assistante de M. Bazié avait déjà fait le tri des carnets. Placées les unes à côté des autres et formant un grand « U », assises sagement comme des écoliers, un premier groupe de six femmes se voit administrer la 3ème dose de VAT, tandis qu’une seule reçoit le VAT 2. Parmi les vaccinées, une seule n’a pas pu cacher sa peur de la seringue. Eh oui, il n’y a pas que les enfants qui ont peur de la piqûre ; de braves mamans le sont aussi. La tête enfouie dans les bras de son bébé, celle-là attendait, apeurée, la douleur de l’injection. « Sois courageuse, toi aussi !, c’est pour ton bien », lui lance une vieille, réprobatrice, que la scène ne faisait pas sourire. 

Au bout d’une heure et demie, M. Bazié fait ses comptes, en consultant une feuille sur laquelle cochait régulièrement Mme Ilboudo . « Nous avons vacciné 6 dames pour le VAT, une pour le VAT 2. Un total de huit enfants ont reçu la deuxième dose de rougeole-rubéole (RR2). Nous avons aussi trois enfants vaccinés avec le Penta 1, trois enfants pour le Penta 2 et trois enfants pour le Penta 3. Enfin, nous avons eu cinq enfants pour le RR1/VAA ». 

Sans doute perturbé par notre présence, l’Infirmier Chef de Poste a oublié de conduire la causerie éducative avant la séance de vaccination. Qu’à cela ne tienne. Au moins, des enfants et leur mère ont sont à jour du calendrier vaccinal ! Ce n’est déjà pas si mal ! 

Demain, cap sur le village de Koankin ! En espérant que les premières pluies ne vont pas perturber le programme du jeune Bazié et le déroulé de la Semaine africaine de la vaccination au Burkina Faso, au cœur de l’Afrique de l’Ouest.

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Pour plus d'informations, prière de contacter:

Contact média:

Crépin Hilaire DADJO, Chargé de communication, OMS/Equipe d’Appui Interpays pour l’Afrique de l’Ouest. Email : dadjoh [at] who.int (dadjoh[at]who[dot]int)  – tél : (+226) 70 99 77 11

Contact technique:

Dr Salimata DRABO, Chargée du PEV de routine, OMS/Burkina. Email :  drabos [at] who.int (drabos[at]who[dot]int)  – Tél. (+226) 70 37 49 58

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Ci-dessous:

01. Abdoul 15 mois vacciné au RR et sa mère Azara 19 ans vaccinée au VAT 3

02. Abdoul 15 mois vacciné au RR

03. Avant la vaccination, la pesée des enfants

04. Certaines mamans aussi ont peur de la piqûre

05. Communiqué sur la SAV

06. Enfant vacciné au Penta

07. M. Bazié apprête les vaccins

08. Une jeune maman vaccinée au VAT 2 à Bindé

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